C’est un sujet qui a été très vivement débattu en Bureau. Nous écologistes, nous avons contesté fortement certains aspects de la version du rapport qui nous était présenté et nous avons porté des exigences fortes en terme de pilotage démocratique et de transition écologique. C’est donc un rapport qui a été retravaillé. Le résultat final de la réécriture, prend en compte une grande partie de nos observations, et pour cela, nous tenons à saluer le travail de dialogue au sein des différentes composantes de la majorité qui nous permet de nous accorder sur la démarche qui est ici présentée.
Nous avions en effet de très fortes craintes. Elles portent sur le fait que la préparation des JOP en Seine-Saint-Denis soit un processus non démocratique, que ce soit extrêmement couteux socialement et financièrement. Nous le savons désormais : il n’y aura pas véritablement de ruissellement de richesses des JOP vers le territoire. Pas d’emballement donc ! Néanmoins nous voulons faire en sorte que le Département se mobilise afin que la Seine-Saint-Denis tire le meilleur bénéfice possible de l’organisation des JOP sur son territoire avant, pendant et après la manifestation sportive à proprement parler.
Nous ne pouvons que nous accorder avec un dispositif qui entend mobiliser les moyens du Département pour mettre les jeux olympiques au service de la Seine-Saint-Denis et non l’inverse.
Et quand je dis la Seine-Saint-Denis, je ne pense pas seulement au monde du sport. Je pense à toutes les habitantes et tous les habitants de la Seine-Saint-Denis.
Nous sommes, en effet, intimement convaincu·e·s que la Seine-Saint-Denis ne peut, ne doit servir de simple base logistique ni de réservoir de main d’œuvre corvéable pour l’organisation des JOP, ni même de vitrine, si illusoire soit-elle, ou inversement si consistante soit-elle, au sport français.
Alors, comment faire ? Le Département propose une démarche, qui est un véritable projet politique. Bien entendu, ce dernier ne pourra se suffire à lui-même, il sera aussi ce que nos partenaires en feront et ce que nos partenaires nous permettront d’en faire. Mais le fait de pouvoir le présenter est déjà un premier pas.
En quoi ce projet consiste t-il ?
Il est piloté par un certain nombre d’objectifs généraux :
- Par la réduction des inégalités dans tous les domaines
- Par des solidarités nouvelles
- Par la lutte contre les discriminations de genre
- Par le renforcement de l’accès aux droits
- Par la prise en compte du handicap
Il s’agit également de permettre la participation du plus grand nombre possible d’habitantes et d’habitants de la Seine-Saint-Denis à un projet collectif, et d’encourager la co-construction de ce projet collectif à tous les niveaux d’organisation sociale.
Enfin, il s’agit de promouvoir des aménagements et des pratiques durables : mobilités avec des nouvelles liaisons actives, protection et renforcement des espaces naturels et de leur biodiversité, attention portée à la protection de la qualité de l’air, création d’emploi, renforcement de l’insertion grâce aux clauses sociales, formation, culture : tous les champs de la politique départementale devraient pouvoir contribuer à ces 3 grands axes : réduction des inégalités, participation collective et développement durable.
Je ne reviendrais pas ici sur les propositions présentées par Mathieu Hanotin. Je retiens en revanche l’intention d’encourager la mutualisation et la transversalité des actions, notamment par souci de sobriété budgétaire – ce sur quoi nous serons vigilantes.
Je le répète, il s’agit d’une démarche et non d’un plan programmatique. Ce rapport entend promouvoir le meilleur niveau d’héritage possible pour la Seine-Saint-Denis. «Possible» : tout est là. C’est notre perspective et c’est pourquoi nous voterons favorablement ce rapport.