« Quelques mots d’abord sur les termes du rapport qui présente cette délibération. Sur le fond, le projet du GPE est envisagé comme bien plus qu’un nouveau réseau de transport : c’est de fait un projet d’aménagement du territoire dont une partie importante vient impacter notre département de la Seine-Saint-Denis.
Naturellement, nous comprenons et nous partageons complètement la nécessité de développer les transports collectifs, en particulier au cœur des quartiers et des villes les plus populaires. Pour exemple, les habitants de Saint-Ouen, de La Courneuve, d’Aubervilliers, du Blanc-Mesnil, d’Aulnay, et peut-être plus encore ceux de Sevran avec le quartier des Beaudottes, ainsi que de Clichy Montfermeil, attendent depuis bien trop longtemps le réseau capable de désenclaver des territoires défavorisés.
En particulier, le tracé de la ligne 16 est conçu pour irriguer des quartiers à très forte densité d’habitat populaire, pour leur offrir une vraie mobilité, moins polluante et moins chère que la voiture, et pour réparer ainsi une criante injustice territoriale. Mettre les transports collectifs là où se trouve la population depuis de nombreuses années cela a du sens, c’est le cas du tracé dans notre département des lignes 14, 15 et 16, et c’est effectivement ainsi que nous écologistes, nous concevons l’aménagement du territoire, pour répondre aux besoins réels, concrets, actuels, de gens qui habitent là depuis un certain temps déjà.
En revanche, lancer la construction d’un métro et construire des gares en plein champ, pour desservir un hypothétique Europacity, nous écologistes n’en voyons absolument pas l’utilité. Et que l’on ne nous dise pas qu’il s’agit là d’aménagement du territoire. Pour nous, détruire des terres agricoles, propices au maraîchage aux portes de Paris, détruire les commerces de proximité et de centre ville, cela ne s’appelle pas de l’aménagement. Nous refusons complètement la justification du métro par un mega-complexe commercial peut-être à venir, qui serait lui-même justifié par des logements pour le moment virtuels. C’est une logique absurde à laquelle nous ne pouvons souscrire. S’il s’agit de relier les pôles économiques existants du Bourget et de Roissy, il y a des alternatives à la ligne 17, comme au CDG Express, en utilisant le réseau ferroviaire existant, y compris celui des liaisons TGV gare de l’Est- Roissy.
Venons-en maintenant à la charte de partenariat et l’avenant à la convention cadre qu’il nous est demandé d’approuver. En tant qu’élues écologistes, nous sommes évidemment sensibles aux actions prévues, notamment dans la charte de partenariat, pour diminuer le coût écologique du chantier du Grand Paris Express. Nous soutenons donc toutes les initiatives qui permettront le tri, le réemploi, et le transport des déblais en favorisant une évacuation par d’autres moyens que la route, au profit de modes moins polluants qu’il s’agisse de fret fluvial ou de transport ferré.
Nous apprécions également à sa juste valeur l’engagement de faire de ce chantier un outil privilégié de formation et d’insertion pour les jeunes de notre département. Nous pourrions même aller plus loin et faire du chantier du Grand Paris Express sur notre territoire un véritable démonstrateur d’innovation en matière écologique et sociale.
Nous considérons qu’il s’agit avec cette charte d’un premier jalon posé dans cette perspective ; en tout cas, nous resterons vigilantes quant à la mise en œuvre effective de ces clauses environnementales et sociales, et on peut espérer que le Département, présent dans les comités de pôle, en suive attentivement la réalisation. Nous voterons donc pour cette délibération qui définit la charte de partenariat et l’avenant financier à la convention avec la SGP.»
Frédérique Denis, Présidente du groupe EELV
Une réflexion au sujet de “Séance du Conseil départemental du 26 octobre 2017 – Intervention sur le rapport intitulé « Point d’étape sur l’avancement du Grand Paris Express et poursuite du partenariat avec la société du Grand Paris. »”
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