L’eau et l’assainissement sont des sujets à la fois techniquement complexes et stratégiquement politiques.
Sur un plan technique, ce plan bassins correspond à des investissements nécessaires. Il permet la prévention des inondations. Pour le dire simplement et probablement schématiquement, le réchauffement climatique fait alterner des périodes de sécheresse et de fortes précipitations, avec un apport brutal de grosses quantités d’eau, dans nos rivières, sur des terrains en pente ou complètement instables, truffés de carrières et propices aux fontis. C’et pourquoi le plan prévoit la construction de nouveaux bassins et la rénovation d’anciens bassins de stockage des eaux pluviales.
Mais, je le disais, l’objectif est aussi politique, au sens noble du terme, en ce qu’il s’attache à faire de l’eau en Seine-Saint-Denis un levier d’amélioration du cadre de vie et de transition écologique du département. Voyons comment ce plan entend y contribuer.
Premier axe : l’ouverture et l’intégration urbaine des bassins. Il s’agit de faire en sorte que ces bassins ne soient plus des sortes de blockhaus fermés, mais qu’ils deviennent de véritables espaces paysagers, pour faire entrer plus de nature en ville, plus de biodiversité, ce qui suppose en effet une nouvelle gestion de l’espace public.
Deuxième axe : la création d’espaces de baignade soit en bassin clos, soit en dehors des bassins, dans le lac du parc Georges Valbon ou dans le canal de l’Ourcq par exemple. À côté de la question de la baignade pour les JOP2024, il s’agit de faire de l’eau et de sa présence en ville non seulement un élément naturel tangible, non seulement un élément de lien social et de fascination collective, mais aussi et surtout un facteur de résilience face au réchauffement climatique.
C’est l’innovation de ce rapport. Pour cela, le département s’apprête à transformer certains bassins à ciel ouvert, ainsi que d’autres espaces aquatiques majeurs – notamment dans les parcs Valbon, du Sausset, de la Bergère – en lieux de baignade.
Nous avons présenté nos réserves. Si séduisante que soit l’idée de la baignade, il reste pour nous primordial de préserver la ressource et de protéger le cycle de l’eau. Ce plan répond à nos inquiétudes. La création des espaces de baignade ne se fera pas sans précautions majeures. Les services procèderont à la définition attentive de profils de baignabilité, tant pour l’accessibilité à la population que pour la protection de la ressource eau. Le prélèvement quotidien sur un espace de baignade tel que ceux qui sont envisagés, c’est 150m3/jour. Quant à la dépollution de l’eau, nous disposons de l’expérience de la baignade dans le bassin de la Villette.
En conclusion, c’est une démarche exemplaire, qui de surcroît grève peu le budget assainissement. C’est donc avec beaucoup de conviction que nous voterons favorablement pour ce rapport.